J'ai revu cette semaine Un homme qui dort de Georges Pérec et Bernard Queysanne (1974), dans la réédition sortie en début d'année (qui contient un documentaire passionnant sur Pérec). C'est d'ailleurs Pérec, après l'écriture cathartique du texte, au sortir d'une sévère dépression, qui avait sollicité Queysanne pour la réalisation de ce film sublime de douleur et de beauté, ce film qui fait du noir et blanc le support d'une démarche mentale, une déambulation dans les rives de la non-vie. Le texte est lu par Ludmila Mikaël, c'est Jacques Spiesser qui rentre dans la peau mal nourrie de cet étudiant - double de Pérec - et arpente la ville sans émotion, loin de lui, loin de tout, alors qu'il frôle les gens. Il a renoncé et ce film exigeant, âpre, expérimental, parfois insupportable tant il renvoie efficacement à notre propre solitude, est une perle noire à se refiler avec précaution.
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