dimanche 30 mars 2008

Pour Louise Bourgeois.


L'expo Louise Bourgeois (au Centre Pompidou jusqu'au 2 juin) connaît visiblement des records d'affluence, comme si l'on venait à peine de réaliser l'importance de cette artiste maintenant très âgée et qui a tant à voir avec Duchamp (pour ce goût de l'indépendance jalousement préservée) et qui n'a surtout pas dit son dernier mot. Voir et revoir (en dépit d'une scénographie faiblarde et l'impression que les oeuvres ont été entassées à la va vite) les objets, les sculptures, les dispositifs de Louise, c'est accepter de se confronter à son propre passé, de relier cette exploration douloureuse/troublante/violente d'un inconscient familial au sien, de tenter de recoller des morceaux épars. C'est accepter de revoir des massacres et des fantômes ("La destruction du père", l'une de ses pièces les plus bouleversantes, fut expulsée suite au décès du père de Louise, une oeuvre-cathartique immense), c'est se noyer dans les vestiges de gestes d'une femme libre mais qui n'a jamais rien revendiqué. C'est aussi accepter un art violemment sexué, qui explore les corps pour mieux les envisager et peut-être, au final, se réconcilier avec eux.

Elisabeth Lebovici rappelle sur son blog la projection, dans le cadre de cette exposition, d'un documentaire sur Louise Bourgeois (signé Brigitte Cornand) les lundi 5 mai, jeudi 22 mai et vendredi 30 mai à 18h au Cinéma 2 du Centre Pompidou.



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